L’histoire d’Adrian

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Voici l’expérience d’autres adolescents qui ont subi une opération pour la scoliose et le récit personnel de leurs peurs, de leurs relations et de leur récupération.

Je m’appelle Adrian et j’ai 16 ans. Ça fait maintenant un an que je me suis fait opérer pour la scoliose. Mon histoire est unique pour de nombreuses raisons. D’abord, neuf patients atteints de scoliose sur dix sont des filles, et comme mon nom l’indique, je suis un garçon. Aussi, mon opération a été faite par étapes. La première étape consistait à dégager le devant de la colonne vertébrale et à couper les côtes. La deuxième étape, deux semaines plus tard, comportait l’insertion des tiges de métal. Mais j’ai survécu et je suis assez bien maintenant pour vous raconter mon histoire.

Je me suis fait opérer le 26 avril, soit trois jours après mon 15e anniversaire. Je me suis réveillé tôt ce matin-là pour aller à l’hôpital. Nous sommes arrivés à l’hôpital à environ 6 h 45, et je me suis inscrit dans la pièce réservée à cet effet au bloc opératoire au cinquième étage. Après le bref examen qui a confirmé que j’étais apte physiquement à subir l’opération, je me suis rendu dans la salle d’attente pour jouer à des jeux vidéo. Après avoir joué pendant un certain temps, j’ai été accueilli par certaines personnes qui allaient jouer un rôle dans l’opération. Ensuite, le chirurgien est venu nous parler à ma mère et moi.

J’ai marché dans un corridor et suis entré dans la salle d’opération, où tous ces gens cool se préparaient. Tout ce que j’avais à faire, c’était de se grimper sur la table et me coucher. Après cela est venue la tâche toute simple d’insérer plusieurs aiguilles dans mes veines pour l’opération. Mais je suis un homme, je n’ai pas pleuré (en tout cas, je ne m’en rappelle pas, mdr). Enfin, on m’a mis un masque sur le visage pour m’endormir.

Contrairement à ce que bien des gens croient, il y a une chance sur des millions de milliards de se réveiller pendant l’opération. J’ai appris qu’ils ne donnent pas le médicament pour faire dormir une seule fois en espérant qu’il gardera endormi pendant toute l’opération. Ils donnent des doses multiples, à mesure que l’opération progresse. Il y a en fait une personne dont le travail consiste exclusivement à s’assurer que tu ne te réveilles pas. Ne t’inquiète pas.

Quand je me suis réveillé, on a roulé ma civière jusqu'à la salle de réveil. Quand j’y étais, je me suis en endormi, puis me suis réveillé, et endormi. Cette route s’est répétée environ trois à quatre fois. Quand j’étais complètement réveillé, je pensais que quelques jours avaient passé, mais c’était seulement quelques heures. Il faut s’habituer à cela quand on est à l’hôpital. Le temps ralentit de 75 %, surtout quand on dort.

Photo d'Adrian

Tout à coup, la pièce était extrêmement froide et je ne pouvais pas arrêter de frissonner. Et en même temps, j’étais brûlant et je commençais à transpirer. Rien de ce que je faisais pour arrêter cela ne fonctionnait, donc ma mère a appelé l’infirmière. Je ne me souviens pas exactement comment, mais on a fini par contrôler la situation. Les infirmières ont dit que c’était probablement une réaction à l’anesthésique, dont les effets partaient.

Le corps humain n’est pas fait pour accueillir tout long tube mince. C’est pourquoi moi, et probablement tout le monde entier, se mettrait à haïr les cathéters. Un cathéter, c’est un long tube inséré dans… bien, la partie de votre corps d’où l’urine sort. Pour les garçons, c’est vraiment fatiguant pour des raisons évidentes. Je suis sûr que vous pouvez comprendre et que je n’ai pas besoin d’expliquer.

Personnellement, la douleur n’a jamais été un problème pour moi, puisque j’ai appris il y a longtemps de prendre mon mal en patience. Mais pour les douillets, il y a une pompe de morphine très pratique que l’on peut utiliser pour soulager la douleur. Quand on commence à sentir que la pompe n’est plus efficace, on peut se servir des pilules de morphine, beaucoup plus efficaces.

Après environ une semaine, j’étais capable de me lever et de bouger un peu. Ça faisait partie de ma convalescence avant ma deuxième opération. J’ai appris à apprécier l’aire de jeu de l’hôpital. On peut utiliser l’ordinateur, jouer à presque TOUS les jeux vidéo, regarder la télévision ou même jouer au baby-foot, au hockey sur table ou au soccer sur table. Mes amis sont venus me visiter le jour avant ma deuxième opération. C’était vraiment amusant de les amener dans la salle de jeu. À ce jour, ils veulent encore revenir la visiter.

Ma deuxième opération ressemblait un peu à la première, sauf que je n’ai pas réagi à l’anesthésique et je ne passais pas mon temps à m’endormir et à me réveiller tout le temps. Aussi, cette fois, j’étais sorti du lit le jour d’après. On a pris mes mesures pour un corset post-opératoire, et le jour suivant, j’ai reçu mon congé.

C’était une expérience incroyable dont j’ai eu du plaisir à me souvenir en écrivant cette histoire. Si tu te fais opérer pour la scoliose, il n’y a pas grand-chose à crainte, parce que tu auras affaire à des professionnels. En majeure partie, tu devrais en profiter, parce que c’est quelque chose que tu ne regretteras jamais avoir fait.

Dernières mises à jour: juin 01 2008