Mon médecin de famille a diagnostiqué la scoliose en décembre 1999. Le fait d’aller à l’hôpital ne me dérangerait pas. Avant d’envisager l’opération, j’ai porté un corset. Au début, c’était excitant de le porter, mais ensuite, quand j’ai dû le porter à l’école, j’utilisais n’importe quelle excuse pour l’enlever. Ce n’était tout simplement pas cool.
Je me souviens d’une journée très clairement. J’avais tellement mal que je ne pouvais pas bouger. Je me suis rendue en pleurant au garage pour attendre que ma mère revienne de son travail. C’était la pire journée. Après de nombreuses heures, la douleur a fini par s’en aller.
Au moment d’une visite chez le chirurgien à l’été de la neuvième année, il m’a dit que je n’avais plus à porter le corset et que l’opération était la seule solution. Il m’a dit que je n’étais pas obligée, mais c’était clair pour moi que l’opération était le seul moyen de m’en sortir. Ça m’a pris assez de temps à décider. Mon rêve de devenir mannequin ne pourrait plus se réaliser avec une longue cicatrice dans mon dos.
J’ai décidé de le faire, et l’opération a été fixée au 19 juillet 2005. J’avais un an pour me préparer. Qu’est-ce que j’allais dire à mes amis? Seraient-ils là pour moi? Qu’est-ce qui arriverait? Je ne voulais pas être trop grande! J’avais constamment ces pensées en tête. Mon chirurgien et son équipe m’ont expliqué l’opération en détails. Ils ont répondu à la plupart de mes questions, mais j’ai pleuré longtemps à cause de celles qu’ils n’ont pas pu répondre.
Le soir avant l’opération, je suis sortie avec mes amis, et nous nous sommes bien amusés. Le matin de l’opération, j’étais tellement fatiguée que je ne pouvais pas me concentrer sur ce que disaient les infirmières. Moi, ça allait, mais mes parents paniquaient. Quand j’ai vu qu’ils avaient peur, je savais que je devais être courageuse et forte. Quand l’infirmière est venue me conduire vers la salle d’opération, j’ai regardé en arrière quand elle me parlait, et j’ai vu que ma mère avait commencé à pleurer. Mon père était calme. C’était ma bouée.
Quand je suis entrée dans la salle d’opération, la table se trouvait au milieu de la pièce. Les infirmières et les médecins se préparaient. J’ai vue les vis, les tiges et les perceuses qui devaient servir. Certaines personnes auraient pu avoir très peur, mais pas moi. Je pensais que c’était vraiment cool. Je ne me souviens pas beaucoup de ce qui s’est passé dans la salle d’opération, mais ils m’ont dit que l’opération avait duré neuf heures et que tout s’est bien passé.
Je me suis réveillée dans la salle de réveil, et après un certain temps, on m’a transférée dans ma chambre, où j’ai passé les cinq jours qui ont suivi. Je n’ai pas pu manger pendant trois jours, mais je n’avais pas vraiment faim. La famille est restée avec moi pour la nuit. C’était vraiment le pire moment de la journée. Les infirmières venaient me voir toutes les heures. Heureusement, la douleur n’était pas tellement intense. Je n’ai pas beaucoup utilisé ma pompe. Ils m’ont sortie du lit et m’ont fait marcher aussi tôt qu’ils ont pu. Au début, c’était bizarre et j’avais l’impression que j’allais tomber. Les infirmières étaient fantastiques. Elles me parlaient de toutes sortes de choses. Elles n’étaient pas seulement des personnes payées pour s’occuper de moi, mais aussi des personnes assez attentionnées pour parler.
Je suis retournée chez moi cinq jours après avec des sentiments partagés. J’étais excitée de retourner chez moi, mais triste parce que j’allais m’ennuyer de tout le monde à l’hôpital. Mes amis sont venus me visiter tous les jours et étaient là pour moi. Malheureusement, ils ne sont pas tous venus.
L’opération a changé ma vie pour toujours. J’air l’air plus en santé et je me sens mieux.
Après l’opération, ça a pris un certain temps pour que je me rétablisse. J’arrivais à peine à monter et descendre les escaliers, j’étais toujours fatiguée. Tout ce que je voulais, c’était dormir, mais je savais que je devais continuer de marcher et retrouver des forces. J’ai été étourdie dans la douche environ les deux mois qui ont suivi l’opération. J’avais besoin de quelqu’un près de moi quand je prenais ma douche, au cas où quelque chose arrivait.
Maintenant, presque deux ans après, je peux faire tout ce que je faisais avant l’opération : jouer au soccer, danser et nager. Je n’ai pas perdu la mobilité que j’avais pour me pencher et ramasser des choses. Je suis très contente des résultats de l’opération. Même si ma cicatrice descend sur plus de la moitié de mon dos, j’en suis très fière. Elle a guéri très rapidement, et c’est rare que les gens la remarquent.
Aux futurs patients : souvenez-vous que les amis vont et viennent. S’ils ne sont pas prêts à rester avec vous pendant les moments les plus durs de votre vie, ils ne méritent pas d’être avec vous pendant les meilleurs moments.